Le Commissaire du Gouvernement n’existe plus!
Le 9 Jan 2009
C’est une véritable révolution qui vient d’être opérée par le décret n° 2009-14 du 7 janvier 2009 relatif au rapporteur public des juridictions administratives et au déroulement de l’audience devant ces juridictions.
En premier lieu, le Commissaire du Gouvernement devient le «Rapporteur public».
C’est la fin d’une appellation trompeuse, ce magistrat n’étant pas soumis au Gouvernement, comme son nom pouvait le laisser penser.
Rappelons que, jusqu’à présent, devant les juridictions administratives (Tribunal Administratif, Cour Administrative d’Appel ou Conseil d’Etat), après les observations orales des parties ou de leurs avocats, le Commissaire du Gouvernement prend la parole.
Le Commissaire du Gouvernement analyse les moyens et conclusions contenus dans la requête et les mémoires échangés entre les parties puis propose une solution au tribunal (rejet de la requête ou annulation de l’acte attaqué…).
Ses conclusions sont pour la plupart du temps suivi par la juridiction.
Jusqu’à présent il n’était pas possible de répondre oralement à l’audience: seule une note en délibéré pouvait être produite.
Désormais, « Les parties ou leurs avocats peuvent présenter de brèves observations orales après le prononcé des conclusions du rapporteur public».
Enfin, à titre expérimental, et jusqu’au 31 décembre 2011, devant certains tribunaux, les conclusions du rapporteur public vont précéder systématiquement les observations orales des parties.
Le texte indique en effet que le « rapporteur public prononce ses conclusions lorsque le présent code l’impose. Les parties peuvent ensuite présenter, soit en personne, soit par un avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation, soit par un avocat, des observations orales à l’appui de leurs conclusions écrites».
Il faut aussi noter que l’avis d’audience adressé aux parties « mentionne également les modalités selon lesquelles les parties ou leurs mandataires peuvent prendre connaissance du sens des conclusions du rapporteur public».
Ceci existait déjà mais a le mérite d’être dit clairement.
En définitive, c’est toute l’architecture de l’audience devant le juge administratif qui est bouleversée par ce décret.
Le but est de rendre cette audience plus vivante, plus conforme à l’idée du principe du contradictoire, et surtout de recentrer les débats sur les questions essentielles à la solution du litige.